L’année 2025 est venue avec une forte détermination chez les artistes camerounais à démontrer ou prouver des choses à travers les différents concerts qui sont annoncés pour la 25ème année de ce 21ème siècle.
Kocee à Douala le 15 Mars
Kocee veut « redorer l’industrie » avec un concert le 15 mars à Canal Olympia Douala Bessengue. C’est lisible sur l’affiche publiée en début d’année. Certes son projet était planifié depuis bien longtemps, mais sa révélation s’est faite dans un contexte de conflit. Le rappeur avait pris la parole sur la scène de clôture du FESMABA, le festival des musiques de Biyem Assi organisé par son collègue Maahlox à Yaoundé. L’auteur de « Bolo » formait dans sa tirade, une critique contre les promoteurs de spectacles « qui font venir les artistes étrangers pour leur donner de gros cachets en réservant des « miettes » aux locaux ». La fibre révolutionnaire de ce concert annoncé trouvait ainsi sa justification dans le prétexte soulevé par sa dénonciation. Il veut montrer à travers son concert qu’en 2025 un artiste camerounais peut remplir les mêmes arènes que les stars venues d’ailleurs, et donc prétendre aux mêmes standards de paie. L’esplanade de Canal Olympia peut accueillir jusqu’à 10 000 personnes.
Salatiel à Buea le 14 février
Salatiel célèbre 10 ans d’une carrière bâtie dans l’effort de construction de l’industrie locale. En produisant son concert à l’iFC de Douala fin 2024, il avait déjà donné le ton. De 2015 à 2025, cela fait 10 ans que Salatiel a débarqué comme une nouvelle étoile dans le ciel de la musique camerounaise. En 2015 en effet, l’artiste auteur compositeur, producteur et interprète Salatiel gagnait le concours MTN Make The Music et sortait le single « Fap Kolo » avec Mr Leo, et lançait ainsi une carrière dynamique d’artiste urbain, qui 10 ans plus tard, mérite un temps de célébration. Avec deux albums, « Africa Represented » et « Family Man», des hits comme « Anita » ou « Ça Se Passe Ici », des artistes lancés comme Mr Leo, des collaborations à l’international avec Beyoncé, Pharell Williams, Rutschelle Guillaume ou Stone Boy, de nombreuses récompenses au Cameroun et en Afrique, des spectacles dans plusieurs pays et continents, le « High Man General » est une figure notoire de la scène musicale africaine, dont le travail depuis le studio Alpha Better Records, est la trame de fond de l’évolution de l’industrie au Cameroun durant la dernière décennie. La date centrale de sa tournée de célébration, c’est le 14 février 2024 au Molyko stadium de Buea. Capacité du stade, 15 000 personnes.
Tenor à Garoua le 10 février
Tenor aussi célèbre 10 ans carrière. Le rappeur « Camerounais » qui voulait juste « Nathalie » en 2014, prétend à bien plus 10 ans après. Le « Fiang Le Way Le Yamo » a révélé sa tournée qui fera les dix régions du Cameroun, jusqu’au 01er Mai 2025. Ça s’appelle Alpha X Tour et la première date c’est le 10 février 2025 au stade annexe de Roumde Adjia à Garoua, dans la région du Nord Cameroun, « la ville du Président Ahmadou Ahidjo ». Il l’a annoncé dans un freestyle balancé pour répondre à un disstrack du rappeur Retlaw, qui lui reprochait de ne plus proposer de contenu musical impactant depuis l’accident tragique qui a coûté la vie à la jeune Erica le 15 juillet 2021. Tous « A Garoua c’est le 10 février » clame Tenor dans son freestyle !
En 2024, elle sortait son EP « Unstoppable », un premier projet qui portait l’énergie qui l’accompagne depuis le début : la détermination d’une jeune fille camerounaise que la musique passionne depuis toute petite. Depuis son engagement sous le label Afrobit Productions en 2020 aux côtés d’artistes comme son collègue Martins, Sabrina Wamba connue sous le nom d’artiste Sabrina Love, a bien évolué. Entre autres, nomination aux Canal2’or, prestation aux Trace Awards, performance au programme Global Spin de la Recording Academy (Grammy Awards), networking international, allant au contact d’artistes comme Tems, collaborations nationales avec Kocee, Stanley Enow, et même un featuring avec D Smoke, rappeur américain vainqueur du télécrochet Rythm & Flow, inspiration américaine de La Nouvelle Ecole. En septembre 2025 est sorti son nouvel album « Freely » qui symbolise une nouvelle étape dans la carrière de celle qui est déterminée à exporter la musique camerounaise sur la scène mondiale. Dans ce sujet vidéo, elle a répondu à nos questions en marge de l’une des soirées d’écoute du projet, à Douala – son label en a organisé également à Yaoundé, Johannesbourg, Lagos aussi.
Le 22 septembre 2025, au Théâtre du Châtelet à Paris, le footballeur français d’origines sénégalaise et mauritanienne, Ousmane Dembélé a remporté pour la première fois de sa carrière le Ballon d’Or hommes, devenant le sixième joueur français à recevoir ce prestigieux trophée, le premier depuis Karim Benzema en 2022. Il est arrivé devant l’espagnol Lamine Yamal et le portugais Vitor Ferreira « Vitinha ». La catégorie féminine du Ballon d’or a été remportée par Aitana Bonmatí qui poursuit son règne. La milieu de terrain du FC Barcelone et de la sélection espagnole remporte son troisième Ballon d’Or consécutif.
C’est une saison tout simplement monumentale qui permet à Dembele de décrocher cette distinction. Avec le Paris Saint-Germain, Dembélé a non seulement remporté la Ligue 1 et la Coupe de France, mais il a surtout joué un rôle clé dans la première victoire de l’histoire du club en UEFA Champions League. Il termine devant l’espagnol Lamine Yamal, et le portugais Vitor Ferreira « Vitinha », respectivement deuxième et troisième. Lors de cette saison 2024-2025, Dembélé a inscrit 37 buts et délivré 15 passes décisives toutes compétitions confondues. Sous la direction de Luis Enrique, qui lui a donné une liberté tactique et un rôle central dans l’attaque, Dembélé a su transformer ses qualités naturelles en une efficacité redoutable.
Le récit d’une renaissance
Le chemin vers ce trophée n’a pas toujours été linéaire pour Dembélé. Les blessures, les doutes, les attentes parfois trop grandes : au FC Barcelone, il a souvent été admiré pour son talent brut, mais critiqué pour son irrégularité. Depuis son arrivée à Paris en 2023, il a lentement reconstruit sa confiance, sa condition physique, et son rôle dans l’équipe. Une équipe qui a aussi beaucoup gagné au bout de sa formidable saison : Trophée Yashin (meilleur gardien) : Gianluigi Donnarumma (PSG), Trophée Johan Cruyff (entraîneur de l’année) : Luis Enrique (PSG), Club de l’année : Paris Saint-Germain chez les hommes.
Une victoire pleine de symboles
Cette distinction incarne un message d’espoir : celui qu’un joueur peut, malgré les obstacles, les blessures, les périodes de doute, revenir au sommet. Et pas seulement revenir, mais s’imposer comme le meilleur de tous. Dembele Ballon d’Or renforce le prestige du PSG sur la scène européenne, montrant que le club peut non seulement attirer les grandes stars, mais aussi les transformer en légendes. D’origines mauritanienne et sénégalaise, Ousmane Dembele est, après George Weah, le deuxième footballeur noir à remporter le précieux prix. En 1995, George Weah écrivait une grande page d’histoire. L’attaquant du Paris Saint-Germain – oui le PSG ! – puis du Milan AC, décroche le Ballon d’Or après une saison éblouissante. Au-delà de son talent, c’est son parcours atypique qui frappe : originaire d’un Liberia alors en proie à la guerre civile, il devient le premier – et jusqu’ici le seul – Africain à recevoir la plus prestigieuse distinction individuelle du football. Pendant longtemps, des footballeurs noirs comme Samuel Eto’o ou récemment Sadio Mané avaient été proches du sacre, mais jamais récompensés. A la fin de la cérémonie, dans une vidéo devenue virale sur la toile, la mère d’Ousmane Dembele a célébré le trophée de son fils comme une victoire de l’Afrique.
La rappeuse « King Nasty », nom d’artiste de Brenda Biya, fille du Président de la République Camerounais, candidat pour un huitième mandat à presque 93 ans, s’est lâchée une fois de plus dans une énième vidéo sur ses réseaux sociaux. La fille de Paul Biya et Chantal Biya qui a régulièrement fait des sorties sur les réseaux sociaux pour dévoiler des tranches de la vie privée de la famille présidentielle et son entourage, monte d’un cran : elle renie sa famille, révèle que le Directeur de cabinet Civil lui aurait dit qu’elle va mourir d’overdose de drogue, et qu’à l’occasion de l’élection présidentielle à venir, elle ne votera pas pour son père qui dit-elle, « fait souffrir toute une nation depuis des années ». Voici la transcription intégrale de ses propos tenus dans ces récentes séquences vidéos.
« Je sais, parfois… c’est assez…
parfois, c’est fatigant.
Parfois, ça ne sert même plus à rien de se débattre ou de se battre pour quoi que ce soit.
Je viens d’appeler un oncle que je considérais, quelqu’un que j’ai toujours considéré dans ma vie, dans le sens où il a toujours été correct envers moi. Certes, je ne croyais pas que c’était la famille ou qu’il m’aimait trop, mais il a toujours été correct envers moi.
Je viens d’appeler le directeur de cabinet au téléphone, et vous savez c’est quoi la dernière chose qu’il m’a dite ?
« Tu vas overdoser et tu vas mourir. »
Donc moi, je suis ici dans ma chambre, je suis ici en Suisse en train de me demander 40 000 choses. Je suis en train de me demander : qui est derrière ça ? Qui essaie de me tuer ? Pourquoi on veut absolument que je meure d’une overdose ? Pourquoi on me refuse de tout ?
Pourquoi chaque fois que je demande, je dis : « Je suis suicidaire, je ne suis pas bien ici, je ne veux pas être ici », pourquoi on ne m’écoute pas ?
La chose la plus difficile, ce n’est pas de se rendre compte que tout le monde veut ta mort, c’est de se rendre compte qu’il n’y a même plus de famille. Il n’y a plus d’amis, il n’y a rien de tout ça. Littéralement, tout mon entourage veut ma mort et veut que je meure d’une overdose. J’ai entendu le directeur de cabinet dire audiblement au téléphone : « Tu vas ovedoser et tu vas mourir. » Et ça, c’est parce que j’ai été sacrifiée par ces gens. Donc tous les jours, ils m’ont sacrifiée. Ils veulent que je meure, ils me mettent dans la souffrance, et moi je suis censée fermer ma gueule.
Non.
Voilà, moi ce que je vais dire. Je ne sais pas qui ça va intéresser, au bout d’un moment je n’ai plus rien à foutre.
Moi, je coupe les ponts avec tout ça. Je suis désolée si vous voulez me juger, il n’y a pas de problème. Je coupe les ponts avec mes parents parce qu’ils m’ont toute ma vie, ils m’ont fait du mal et maintenant je me rends compte qu’ils veulent me tuer.
Je coupe les ponts avec mes parents. Dorénavant, je ne suis plus de la famille.
L’argent que vous utilisiez pour me contrôler, je ne prendrai plus un seul sou, Maman, papa, venant de vous.
Vous n’avez aucune idée de tout le mal qu’ils m’ont fait. Tout le mal que ces gens m’ont fait et continuent de me faire.
Donc pour la campagne, vous voulez vraiment savoir qui je vais voter ?
Je ne voterai pas pour Paul Biya.
Et si j’ai un jour, fait du mal ou été une mauvaise personne envers les Camerounais ou envers qui que ce soit, j’en suis désolée. Et je suis vraiment désolée que c’est ma chair, mon sang, ou la personne qui est censée être mon père, qui fait souffrir toute une nation depuis des années. Malheureusement, il fait aussi souffrir les membres de sa famille.
Malheureusement, moi aujourd’hui, je n’ai plus de famille. Vous voulez tant que je meure, vous voulez tant que je meure d’une overdose. Ne m’appelez plus et je ne prendrai plus un sou de vous, pas un centime. Et dès que je peux, je prends mes clics et mes claques et je déménage.
Et je ne posterai plus sur les réseaux parce que je dois me reconstruire. En gros, les gens, c’est mes parents qui veulent que je meure d’une overdose, c’est mes parents qui veulent ma mort. Ne votez pas Paul Biya, pas par rapport à moi, mais parce que il a fait souffrir assez de gens. C’est tout. J’espère vraiment que il y aura un autre président. Et je ne retirerai pas cette vidéo. »
Nous avons recueilli cette vidéo qu’elle a postée sur son Tiktok, et nous l’avons republiée sur notre chaîne YouTube.