Ceux qui ont vécu la soirée de la quatrième édition des LFC Awards à Canal Olympia Douala Bessengue le 18 Novembre dernier, n’oublieront jamais la forte empreinte du producteur, acteur et réalisateur Camerounais Ebenezer Kepombia. D’abord en raison de ses vannes toujours aussi inspirées et bien placées au moment de remettre les prix ou d’en recevoir au nom d’acteurs représentés, mais aussi et surtout parce qu’il était le parrain de l’acte 4 de cette cérémonie de récompense des as du cinéma Camerounais.

kepombia x ellong

Et à ce titre, son discours d’ouverture a confirmé le bon choix que Françoise Ellong, dynamique promotrice de l’évènement, a fait de lui donner ce rôle de parrain. Parlant de ce que l’État doit faire pour que le mouvement du 7ème art soit encore plus fort, il a lancé un appel fort. Même s’il est connu pour la production de séries à succès, il sait que les problèmes dans la création audiovisuelle de fiction sont très similaires, que l’on soit au cinéma ou en télévision. Et l’un de ces challenges, c’est celui du décor : « à vous qui vous sacrifiez pour produire, quelles que soient les difficultés, n’abandonnez jamais. Je ne suis pas de ceux qui pensent que quand on a peu de moyens, il faut attendre les milliards du ministère de la culture. Le ministère de la culture encadre. Et quand on dit encadrer, c’est construire les infrastructures, faciliter l’exercice du métier de cinéaste. C’est ça leur rôle. C’est pas pour nous partager les milliards. Mais on aimerait avoir aussi, parce qu’il y a ici le représentant du ministère de la culture, des cités du cinéma. Parce qu’on construit des cités pour les fonctionnaires, alors on aimerait avoir des cités pour les cinéastes. J’ai de la peine à comprendre pourquoi le ministère de la culture n’investit pas dans le cinéma. On dit que l’État n’investit pas ? L’État doit investir ! Investir ce n’est pas nous donner de l’argent. Construisez de bonnes routes. On en a besoin pour habiller nos films. Construisez des maisons. A défaut de construire des studios de cinéma, construisez toute une cité, comme on a fait à Yassa et à Olembe, pour nous permettre d’exercer facilement ce métier, parce que l’un des grands problèmes du cinéma Camerounais, c’est le décor. On manque où travailler. L’Etat bénéficierait à construire ces immeubles. Au lieu qu’on nous les loue à 2 millions, on nous loue ça à 1 million, ça nous aide et ça aide l’Etat. L’Etat peut gagner de l’argent en investissant dans le cinéma, et en le faisant il faciliterait le travail des cinéastes » a-t-il martelé sous une avalanche d’applaudissements acquiesçant son message. A sa suite, l’adjoint au Maire de Douala a également pris la parole, pour parler de l’attachement de notre capitale économique à la valorisation du 7ème art, soulignant que Douala a récemment passé dans ce sens un accord avec Ouagadougou, ville hôte du Fespaco. Le représentant du Ministère de la culture a également tenu à souligner la haute considération que l’Etat du Cameroun a de l’art en général, et du cinéma en particulier. Cette considération aurait un visage plus réel si des idées comme cette proposition pratique de “Mitoumba” était mise en application.