Sur son compte Facebook, le « Mboko God » s’est montré généreux en compliments à l’endroit du rappeur supporter du Réal Madrid, ssigné chez Sessua Entertainment : « BAD NOVA c’est le Rappeur Camerounais le plus HOTdu moment. Je vois que beaucoup de personnes ne savent pas la différence être le Rap et le HIPHOP. Depuis que j’ai connu BAD NOVA à travers SONOLIVE il faisait déjà du bon Rap et Du Hip-hop . Je pense qu’ il mérite beaucoup de respect en tant que Rappeur et MC. Chapeau à toi l’artiste » a écrit Jovi sur sa page Facebook le 28 Janvier.
Bad Nova n’est un nouveau dans le rap
Même s’il est connu pour être le rappeur qui prend souvent la parole pour clasher des collègues, il a aussi l’habitude de faire des compliments à d’autres artistes, anciens comme nouveaux. Mais ce commentaire est tombé dans un contexte particulier où des internautes ont récemment comparé Bad Nova à une révélation, un artiste qui accède nouvellement à la reconnaissance du public. C’est vrai que faire une chanson qui se retrouve sur les stories Instagram des superstars du Réal Madrid – Vinicius Jr. Notamment, et des supporters du club de football le plus célèbre au monde, ça propulse à un seuil de popularité inédit. Mais cela ne veut pas dire que Bad Nova était un inconnu du public camerounais avant ça. Bien au contraire.
Sur scène et dans les esprits depuis presque 10 ans
Belick Aron Derrick de son vrai nom, le natif de Douala qui a été bercé par Eminem et Koppo, a captivé l’attention des fans de rap kamer en 2017 avec le titre « Ferme Aussi Les Yeux», alors qu’il était signé chez Sonolive Prod. Dans la foulée, sa discographie constituée d’une dizaine de singles lui a permis durant cette période-là, d’être booké sur la majorité des scènes urbaines au Cameroun. Il a ensuite fait un break pour continuer ses études d’Ingénieur en Hygiène-Sûreté et sécurité industrielle, dont il a obtenu le diplôme à l’école polytechnique de Douala, en 2022. Signé chez Sessua Entertainment depuis 2023, il a sorti les singles « Traumatisé », « On Tcha d’abord une », qui ont eu un bon impact.
La super nova «Hala Madrid»
Puis en 2024, le titre « On Fait Comment ? » a été un vrai hit national, plébiscité sur TikTok notamment, avant le débarquement du raz-de-marée « Hala Madrid », une véritable super nova qui a changé sa vie à jamais, avec plus de 29 millions de vues YouTube rien que sur la vidéo lyrics. Ça lui a même valu une collaboration avec La Liga, avec un voyage à Madrid en Espagne, où il a vécu en direct un match du Réal au fameux Santiago Bernabeu, dans le salon VIP du stade. En marge de cette opération il a fait une tournée européenne, avec au passage des apparitions média, sur Canal + Sport à Paris dans l’émission J-1 par exemple. De son premier single à aujourd’hui, Bad Nova a gardé des codes qui font l’identité du rappeur qu’il : des beats accessibles, très souvent festifs, façonnés dans les tendances musicales africaines, et le tout porté par un flow déterminé, percutant, qui utilise le camfranglais pour traduire en textes faciles à comprendre, les récits du quartier. C’est ce qui semble avoir retenu l’attention de Jovi. Son dernier single « Bouge Avec Ça » est sorti fin 2024, et le clip officiel de « Hala Madrid vient d’arriver sur YouTube.
Du 19 au 22 mars 2025, la capitale politique du Cameroun Yaoundé vibre au rythme de la cinquième édition du YAMEX. Le Yaoundé music expo, le salon des métiers de la musique, rendez-vous des professionnels de la musique et passionnés qui se réunissent pour échanger, apprendre et façonner l’avenir de la musique africaine.
Cette année, cet évènement qui propose de comprendre les mutations du secteur musical, se penche sur la thématique de « L’Intelligence Artificielle face aux défis du développement des Industries Créatives en Afrique« . Voici les quatre vérités du Yamex.
Tout d’abord le Yamex est gratuit. Qu’il s’agisse des ateliers, keynotes, conférences, ou des showcases, tout est gratuit d’accès au Yaoundé Music Expo depuis la première édition et ça le reste. La seule démarche est de prendre son invitation sur le site internet du salon, comme l’a rappelé le commissaire de l’évènement à l’ouverture, Charrier André Marie Gautier NGA. Petite définition inutile : une keynote dans un évènement est une présentation sous forme d’exposé, sur un thème précis dont les enjeux sont importants pour ledit évènement.
Le Yamex c’est la promotion de la Musique live: Chaque soir du 19 au 22 mars au Centre Culturel Ubuntu, se tiennent les show cases musique live, avec des artistes comme Camille Abongo, Podzol Wara, Scienty Ekoro, Zephness, Timba, Blacky Star, Sairuss, Prosby, Abracadabra, Marty Danak, mais aussi Tao, Cyndy Vox, Grace Bethel, Lucile Meneng, Jy Junelle, Miss Diallo.
Le Yamex c’est des conférences, Atelierset Keynotes : Et ça s’est passé les deux premiers jours au siège de l’UNESCO, partenaire de l’évènement, avant une délocalisation ce vendredi pour le centre culturel Ubuntu au quartier Fouda, face Hotel Mansel. Le salon a démarré avec une table ronde sur l’IA comme moteur de transformation des industries culturelles, avec des experts des milieux tant de la tech que de la musique : Joel Parfait Kuaté, Directeur de la Digital House Company, Patrick Nguiamba Nloutsiri, directeur de Dawn of Game Studio, Lionel mbiandjeu, Président du Cameroon Digital Tank, Hans Mbong, Président de la commission marché de l’ACTICC, le groupement des acteurs des ICC. Au deuxième jour deux ateliers se sont tenus sur l’automatisation de la production musicale et les outils d’IA pour le marketing des artistes, avec Paola Yoko, fondatrice du MOFEAC – le mouvement des femmes entrepreneures dans les arts et la culture, Ekie Bozeur, ingénieur du son et directeur d’EBE, Ruben Binam, musicien & directeur du Centre Culturel Ubuntu, Omar Mefire Ndam, producteur et promoteur du label TLC dans le premier panel, et Thierry Ayissi Ndemba, directeur de l’agence de communication Ant & Co solutions, Ronny Kitio, fondateur et directeur de Coloforl, Brandon Nguimapi, responsable distribution digitale chez Nuevo Mundo Africa, et Arnaud Derlish Ebale, directeur de Liish Visual, dans le second panel.
Les enjeux de l’IA face à l’éthique dans la création artistique feront la préoccupation d’une conférence ce vendredi, troisième jour, avec Isidore Tameu, Gaus Olama Olama, directeur de 237 Urban Industry, Bachirou Abib, entrepreneur digital, et Sa Majesté Junior Abega, Ingé son et Producteur de musique. Suivra une autre sur l’avenir des droits d’auteur à l’ère de l’iA, avec Walter Eboumbou Ebelle, directeur de Keyzit Cameroun, Guy Marc Tony Mefe, directeur du salon Escale Bantoo, Frank Olivier Ndema, directeur de FON Prod, et Laure Assongue, jusriste conseil. La keynote du jour porte sur la communication d’évènement, notamment un renforcement de capacités en matière de présentation d’évènements culturels, proposé par l’animateur et producteur Fidjil. Ce samedi pour le dernier jour sont prévus une materclass sur les stratégies numériques pour les créateurs de contenus africains, avec Monsieur Chantal et Dylan comédie qui sont web comédiens, mais aussi Abel Boutcheu, directeur de Lemont Consulting, et Fabrice Ngounou, graphic designer et manager, et un atelier sur le management artistique avec Crao Le Sage Atangana, manager actuel de Lucky +2, Isidore Tameu l’ex manager du rappeur Tenor, Pierre Fouda, manager d’artistes, et Gaus Olam Olama, directeur de 237 Urban Industry.
Le Yamex est une initiative d’Isidore Tameu, connu sous le nom artistique de Taphis : entrepreneur dans le secteur musical au Cameroun depuis 15 ans, Taphis est le fondateur de Nuevo Mundo Africa,une société de management de talents, de production et de distribution, qui a encadré des artistes comme Cysoul qui y a été révélé, et accompagné d’autres comme Tenor dans le management. La naissance du Yamex est partie d’une volonté d’amener ceux qui font des choses réussies à transmettre aux autres, dans un environnement où la plupart des acteurs apprennent sur le tas, faute d’écoles spécialisées : « notre écosystème a besoin de former et d’informer ses acteurs. Ça ne me sert à rien du tout d’être celui qui connaît et maîtrise et être entouré de nombreux jeunes passionnés qui sont butés tous les jours dans des difficultés incroyables faute de maîtrise » a-t-il expliqué à l’ouverture du YAMEX 5.
Ce 15 Mars 2025, la lockosphère de Bruxelles était de sortie. Les fans du chanteur Camerounais ont répondu présents à la W-Hall, du Centre culturel et de Congrès du Woluwe Saint-Pierre dans la capitale de la Belgique. On vous propose une revue en images avec la courtoisie de Smart Pictures Photography.
La soirée a surtout été une vitrine d’exposition du talent Camerounais, à commencer par le Maître de Cérémonie, Thiery Karol, l’animateur et producteur de Canal 2 International désormais installé à BXL. Avant d’annoncer Locko, il a tour à tour introduit les artistes de la première partie. Six au total.
Puis, accompagné des magnifiques danseuses du Ballet de la Diaspora camerounaise, le « muna sawa » est monté sur scène, pour offrir deux heures d’un show fidèlement absorbé sans répit par le public. Surfant entre ses classiques comme Supporter, Let Go, Margo, mais aussi des nouveautés logées sur l’album Purple Love disponible partout depuis le 14 Mars. En bon chanteur de RnB, il a fait monter sur scène quelques fans – femmes, pour accompagner l’interprétation de certains titres.
Il a même été rejoint par Ulrich Takam, l’un des humoristes les plus dynamiques de la nouvelle scène du rire en Afrique francophone.
L’évènement était organisé par SEBAVISION, une structure de management et booking d’artistes, fondée par «Sénateur» Baning, lui aussi installé à Bruxelles depuis deux ans. Il a notamment travaillé avec Dynastie Le Tigre, et plus récemment pour Krys M.
Après la Belgique, Locko compte passer l’été en Amérique du Nord, entre le Canada et les Etats-Unis où il est programmé en première partie de la tournée de GIMS en Amérique.
Le rappeur Kocee est en concert ce 15 mars 2025 à l’esplanade de Canal Olympia Douala-Bessengue, un espace pouvant accueillir environ 10 000 personnes debouts. Un évènement dont la communication est constante depuis décembre 2024. Durant la conférence de presse au Onomo Hotel de Douala en prélude à cette date que le rappeur originaire de Kumba annonce comme un tournant pour « redorer » l’industrie de la musique au Cameroun, il a ouvert son cœur sur pas mal de questions. « Moi j’ai envie de donner quelque chose de différent. Je pense que 2025 est une année de changement et l’industrie de la musique ne doit pas rester en arrière. Je vais donner tout ce que j’ai pour ce concert. Quand je parle avec mes collaborateurs, je leur dis que même si je dois tomber en banqueroute pour cet évènement je le ferai, juste pour m’assurer qu’on puisse donner aux camerounais la qualité d’évènement qu’ils méritent » a affirmé Kocee de son vrai nom Njang Collins, visiblement à la fois stressé et hyper motivé par la pression de l’avant évènement.
Inspirer les générations actuelles et futures
Pour affronter la pression justement, il peut compter sur ses partenaires, à la fois des entreprises commerciales, grandes et petites, mais aussi des partenaires techniques comme Kanao Entertainment qui œuvre dans la logistique évènementielle (scène, écrans, sonorisation, lumières), et Image Nation, l’agence de relations publics chargée d’entretenir une communication saine entre toutes les parties prenantes. Chose à noter justement, toutes les équipes techniques sont locales, pour cet évènement à travers lequel le rappeur souhaite montrer que les camerounais sont excellents quand ils travaillent ensemble.
Pour que la fête soit belle, Kocee a réuni certains des artistes que son chemin croise depuis 10 ans, à l’international et au plan national : le congolais Innoss B arrivé au « continent » plusieurs jours avant, l’ivoirien KS Bloom, le togolais Santrinos Raphael, le béninois Fanicko, les camerounais PhillBill, Coco Argentée, Tzy Panchak, Mr Leo, Tenor, Ulanda, Asaba, et des new acts comme Seppo, Joy Awu ou Alva entre autres. Pour Kocee, au moment d’organiser un évènement aussi important dans sa carrière, il faut associer plusieurs autres artistes, pour que la fête ait une belle ambiance, mais pas seulement. « En invitant quelqu’une comme Joy, ça lui permet de voir comment les choses sont organisées, et en tant qu’artiste ça peut lui servir d’exemple » a expliqué le rappeur, avant de poursuivre : « C’est en travaillant à l’organisation de ce concert que je comprends que nous les artistes on doit respecter les promoteursde spectacles. Les organisateurs, les sponsors, désormais il faut les respecter, franchement. Car avant je ne comprenais pas. Tous ceux qui organisent les évènements, respect à vous. Nous les artistes en général on veut juste venir prendre nos cachets et partir. Sans savoir même ce que traversent ces promoteurs pour faire réussir l’évènement. Il y a des gens – de l’équipe logistique- sur le site depuis quatre jours. Et certains dorment sur place. Juste pour donner quelque chose de beau. Alors si une artiste comme Joy vient au concert et voit que Kocee, un artiste, réussit à faire ce genre de choses, réussit à se faire suivre par tous ces partenaires, ça peut lui donner une inspiration. Pour que demain, elle puisse, peut-être pas démarrer par un Canal Olympia, mais même un espace de 5000 places. Mais au moins elle aura déjà vu comment se passent les choses. Elle aura déjà vu que si lui il peut faire ça, moi aussi je peux le faire. L’idée n’est pas de faire un concert pour gonfler les épaules et montrer que c’est moi qui ai rempli 10 000 places, non. C’est parce qu’il y a toute une génération après toi, qui compte sur toi, qui regarde tout ce que tu fais et prend ça comme exemple pour faire mieux demain ». Pour davantage inspirer les générations d’après, le concert de Kocee est aussi précédé par une masterclass sur certains rouages de l’industrie musicale, comme la production de musique, le mixage, la vidéographie, avec Kocee lui-même, le producteur PhillBill, le réalisateur Chuzih, les nigérians, Deyaso, Bushboy et le célèbre Masterkraft.
La culture, outil de soft power
Pour Kocee également, dans un pays où les A lists sont habitués à ne performer sur de grandes scènes devant 5000 ou 10 000 personnes que lorsqu’il s’agit de première partie de concerts d’artistes internationaux, son évènement de ce 15 mars doit permettre de rappeler que les nouvelles stars camerounaises de la musique ont aussi de la valeur. Mais au-delà de ce besoin de prouver, il y va aussi du nation branding du pays, selon l’auteur de « Stranger». « Vous savez, la culture c’est vraiment ce qui peint un pays en noir ou en blanc. Aujourd’hui on parle de Côte d’Ivoire, du Nigéria » a affirmé l’artiste, l’air envieux. « En décembre, c’est comme si tout le monde voulait fêter au Nigéria. Il se passe des choses. Tu entends que tel a acheté une nouvelle Ferrarri, tel autre a acheté une nouvelle Lamborghini, tel artiste américain est à Lagos. Aujourd’hui quand tu évoques le Nigéria, on ne te parle pas de Jay Jay Okocha. Quand tu vois le Nigéria, vert blanc vert, c’est à travers Davido, Wizkid, Burna Boy et autres. Pour dire que la culture c’est vraiment ce qui fait l’image d’un pays. Alors moi je pense que c’est un secteur où on doit vraiment investir, afin de donner cette envie au monde entier de venir voir ce qu’il y a au Cameroun».
D’autres artistes de la scène urbaine camerounaise ont relevé le défi des grands espaces à Douala et Yaoundé : Maahlox, Tenor, Magasco, Locko au palais des sports de Yaoundé, Stanley Enow à CanalOlympia Bessengué et à La pelouse de Bafoussam, et même Mic Monsta à l’Amusement Park de Kumba. Vanister Enama ambitionne de remplir le palais des sports en juillet 2024, Cysoul est programmé le 12 avril au Palais des congrès de Yaoundé, Maahlox rêve du stade, Franko aussi.
Mention spéciale pour la photo de l’article à The bridge Studio qui nous en accorde la courtoisie, c’est l’agence de production éditrice du média Urban Bridge.