La 67ᵉ cérémonie des Grammy Awards s’est tenue le 02 février à Los Angeles, et on a assisté à un moment historique : Kendrick Lamar a raflé cinq trophées, consolidant encore un peu plus son statut de légende vivante. Mais au-delà des célébrations, Herbert Aubin Sigha, spécialiste du marketing, chroniqueur analysant depuis des années l’industrie de la musique, estime qu’il y a « un malaise que je ne peux ignorer ». Il partage dans cette chronique ses « deux principaux enseignements de cette soirée : la domination de Kendrick Lamar et l’injustice flagrante envers Drake ». Herbert analyse.
L’Ascension de Kendrick Lamar : Un Succès Fabriqué ou Mérité ?
D’abord, mettons les choses au clair : je suis un immense fan de Kendrick Lamar. Je le considère comme l’un des plus grands rappeurs de tous les temps, un lyriciste hors pair et un artiste qui repousse constamment les limites du hip-hop. Par contre, je ne suis pas un fan de Drake – ça, je préfère l’annoncer d’entrée de jeu. Mais malgré mes préférences personnelles, il faut être honnête sur un point : l’industrie du rap est incroyablement ingrate envers Drake.
J’ai découvert Kendrick Lamar à l’époque de sa mixtape Section.80 – en 2011. À ce moment-là, on le présentait comme la nouvelle étoile montante du rap west coast, adoubée par Dr. Dre, dans la lignée d’Eminem et de 50 Cent. Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que contrairement à ses prédécesseurs, Kendrick Lamar n’était pas un artiste signé directement chez Aftermath. Il était déjà solidement installé avec son équipe de Top Dawg Entertainment (TDE), et le deal avec Aftermath et Interscope était une joint-venture.
L’année suivante, après la sortie de Section.80, Kendrick commence à exploser. Mais un détail m’a toujours frappé : comment un rappeur indépendant, sans réel hit radio, pouvait remplir des arènes de 50 000 personnes en tournée ? Ce n’est qu’avec le recul que j’ai compris que Kendrick Lamar faisait en réalité les premières parties de la tournée Club Paradise de Drake en 2013. En gros, c’est Drake qui l’a mis sur la route, lui donnant une visibilité énorme.
Et ce n’était pas tout. Drake lui a également offert une interlude sur Take Care, un album qui est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands classiques du rap moderne. À cette époque, Kendrick n’avait même pas encore sorti d’album studio. Pourtant, grâce à cette exposition, il a bénéficié d’un engouement médiatique exceptionnel.
Pourquoi je rappelle tout ça ? Parce qu’après tous ces gestes, Kendrick Lamar a fini par attaquer Drake sur le célèbre morceau Control en 2013, un titre qui a marqué l’histoire du rap. C’était un moment iconique pour le hip-hop, mais aussi une trahison si on regarde d’où il vient.
L’Industrie Musicale et la Construction des Icônes.
Ce que les gens ne réalisent pas toujours, c’est que la musique qui domine le marché n’est jamais un pur hasard. Si vous entendez un artiste partout, si ses morceaux apparaissent en tête des playlists Spotify, Apple Music ou YouTube, ce n’est pas juste parce que sa musique est bonne. Il y a tout un mécanisme industriel derrière cela.
Prenons un exemple simple : Travis Scott. Ce n’est pas comme si Travis venait souvent en Afrique ou qu’il faisait une promo massive ici. Pourtant, sa musique est omniprésente. Pourquoi ? Parce qu’elle est poussée par les plateformes, les labels et les médias.
Drake a dominé l’industrie musicale pendant plus de 15 ans, non seulement grâce à son talent, mais aussi parce qu’un puissant conglomérat – composé des maisons de disques, des plateformes de streaming, des réseaux sociaux et des grands promoteurs de tournées, avait décidé qu’il serait le visage de la musique américaine à l’international. Ce type d’exposition ne s’obtient pas naturellement. Et c’est là que l’histoire prend un tournant.
L’Ingratitude de l’Industrie envers Drake.
Pendant plus d’une décennie, Drake a été la machine à cash de l’industrie musicale. Il a dominé les charts, battu des records de streaming, influencé une génération entière d’artistes. Mais dès qu’il a commencé à réclamer plus de royalties et à questionner la répartition des revenus du streaming, l’industrie a décidé de lui rappeler qui détenait réellement le pouvoir.C’est à ce moment que le beef entre lui et Kendrick a pris une autre dimension.
En 2023, Drake sort l’album For All The Dogs. Et sur le morceau First Person Shooter où il est invité, J. Cole évoque « le Big 3 » du hip-hop : lui-même, Drake et Kendrick Lamar. Quelques mois plus tard, Kendrick, qui jusque-là était resté relativement silencieux, répond de manière cinglante sur un morceau de Future et Metro Boomin en lâchant : « Il n’y a pas de Big 3, il n’y a qu’un Big Me.«
À ce moment précis, j’ai compris que tout ça n’était pas qu’une simple rivalité entre artistes, mais quelque chose d’orchestré par des forces supérieures. J. Cole, pensant que c’était un clash classique, a répondu à Kendrick dans une chanson sur son album suivant (Might Delete Later). Mais quelques jours après sa sortie, la chanson a mystérieusement été retirée des plateformes. On a appris par la suite que ScHoolboy Q, un membre de TDE, avait croisé J. Cole après un concert pour lui dire : « Frérot, ne rentre pas là-dedans, ce n’est pas ton combat. Cette guerre, c’est contre Drake, pas contre toi. » Autrement dit, tout était prémédité.
Not Like Us et le Pouvoir Caché de l’Industrie
Lorsque Kendrick Lamar a sorti Not Like Us, tout a basculé. Le morceau est devenu un phénomène planétaire en l’espace de quelques heures. Il a généré des chiffres de streaming hallucinants : 10 milliards d’écoutes en un temps record. Mais soyons sérieux une seconde : il n’y a même pas 10 milliards d’habitants sur Terre !
Cette chanson, qui attaque frontalement Drake en l’accusant des pires choses, a bénéficié d’un soutien massif et inexplicable de toutes les plateformes. En parallèle, les algorithmes des réseaux sociaux ont tout fait pour amplifier sa portée. Le but était clair : détruire l’image de Drake, le transformer en paria du hip-hop. Et pour enfoncer le clou, les Grammy Awards, qui se veulent impartiaux et objectifs, ont attribué cinq récompenses à Kendrick Lamar, consacrant définitivement son triomphe.
Mais posons-nous la question : comment un morceau basé sur des accusations aussi graves peut-il être célébré à ce point, au point que toute une salle de l’industrie musicale chante en chœur ses paroles ? Il n’y a rien de naturel dans le succès de Not Like Us. Il n’y a rien de naturel dans ces Grammy Awards Ce n’est pas juste une victoire de Kendrick Lamar. C’est une démonstration de force de l’industrie, un message clair envoyé à tous les artistes : « On t’a fait, on peut te détruire. »
Kendrick Lamar ne pourra pas incarner le visage du hip-hop bien longtemps, car son style, majoritairement orienté vers un public masculin, risque de lasser une partie de l’audience, notamment les femmes. Il n’est qu’une pièce intermédiaire dans une stratégie plus vaste, un artiste utilisé comme levier pour évincer Drake. Mais l’industrie ne tardera pas à lui trouver un remplaçant, probablement dès 2025, car sur le plan musical, Kendrick, aussi talentueux soit-il en rap pur, ne peut pas rivaliser avec la polyvalence et l’impact global de Drake. Ce dernier maîtrise un éventail bien plus large de styles et touche un public beaucoup plus diversifié.
Ne parlons même pas du show du SuperBowl dans quelques jours, l’attribution du show à Kendrick sur une chanson basée sur la haine de l’autre c’est une première.
Du 19 au 22 mars 2025, la capitale politique du Cameroun Yaoundé vibre au rythme de la cinquième édition du YAMEX. Le Yaoundé music expo, le salon des métiers de la musique, rendez-vous des professionnels de la musique et passionnés qui se réunissent pour échanger, apprendre et façonner l’avenir de la musique africaine.
Cette année, cet évènement qui propose de comprendre les mutations du secteur musical, se penche sur la thématique de « L’Intelligence Artificielle face aux défis du développement des Industries Créatives en Afrique« . Voici les quatre vérités du Yamex.
Tout d’abord le Yamex est gratuit. Qu’il s’agisse des ateliers, keynotes, conférences, ou des showcases, tout est gratuit d’accès au Yaoundé Music Expo depuis la première édition et ça le reste. La seule démarche est de prendre son invitation sur le site internet du salon, comme l’a rappelé le commissaire de l’évènement à l’ouverture, Charrier André Marie Gautier NGA. Petite définition inutile : une keynote dans un évènement est une présentation sous forme d’exposé, sur un thème précis dont les enjeux sont importants pour ledit évènement.
Le Yamex c’est la promotion de la Musique live: Chaque soir du 19 au 22 mars au Centre Culturel Ubuntu, se tiennent les show cases musique live, avec des artistes comme Camille Abongo, Podzol Wara, Scienty Ekoro, Zephness, Timba, Blacky Star, Sairuss, Prosby, Abracadabra, Marty Danak, mais aussi Tao, Cyndy Vox, Grace Bethel, Lucile Meneng, Jy Junelle, Miss Diallo.
Le Yamex c’est des conférences, Atelierset Keynotes : Et ça s’est passé les deux premiers jours au siège de l’UNESCO, partenaire de l’évènement, avant une délocalisation ce vendredi pour le centre culturel Ubuntu au quartier Fouda, face Hotel Mansel. Le salon a démarré avec une table ronde sur l’IA comme moteur de transformation des industries culturelles, avec des experts des milieux tant de la tech que de la musique : Joel Parfait Kuaté, Directeur de la Digital House Company, Patrick Nguiamba Nloutsiri, directeur de Dawn of Game Studio, Lionel mbiandjeu, Président du Cameroon Digital Tank, Hans Mbong, Président de la commission marché de l’ACTICC, le groupement des acteurs des ICC. Au deuxième jour deux ateliers se sont tenus sur l’automatisation de la production musicale et les outils d’IA pour le marketing des artistes, avec Paola Yoko, fondatrice du MOFEAC – le mouvement des femmes entrepreneures dans les arts et la culture, Ekie Bozeur, ingénieur du son et directeur d’EBE, Ruben Binam, musicien & directeur du Centre Culturel Ubuntu, Omar Mefire Ndam, producteur et promoteur du label TLC dans le premier panel, et Thierry Ayissi Ndemba, directeur de l’agence de communication Ant & Co solutions, Ronny Kitio, fondateur et directeur de Coloforl, Brandon Nguimapi, responsable distribution digitale chez Nuevo Mundo Africa, et Arnaud Derlish Ebale, directeur de Liish Visual, dans le second panel.
Les enjeux de l’IA face à l’éthique dans la création artistique feront la préoccupation d’une conférence ce vendredi, troisième jour, avec Isidore Tameu, Gaus Olama Olama, directeur de 237 Urban Industry, Bachirou Abib, entrepreneur digital, et Sa Majesté Junior Abega, Ingé son et Producteur de musique. Suivra une autre sur l’avenir des droits d’auteur à l’ère de l’iA, avec Walter Eboumbou Ebelle, directeur de Keyzit Cameroun, Guy Marc Tony Mefe, directeur du salon Escale Bantoo, Frank Olivier Ndema, directeur de FON Prod, et Laure Assongue, jusriste conseil. La keynote du jour porte sur la communication d’évènement, notamment un renforcement de capacités en matière de présentation d’évènements culturels, proposé par l’animateur et producteur Fidjil. Ce samedi pour le dernier jour sont prévus une materclass sur les stratégies numériques pour les créateurs de contenus africains, avec Monsieur Chantal et Dylan comédie qui sont web comédiens, mais aussi Abel Boutcheu, directeur de Lemont Consulting, et Fabrice Ngounou, graphic designer et manager, et un atelier sur le management artistique avec Crao Le Sage Atangana, manager actuel de Lucky +2, Isidore Tameu l’ex manager du rappeur Tenor, Pierre Fouda, manager d’artistes, et Gaus Olam Olama, directeur de 237 Urban Industry.
Le Yamex est une initiative d’Isidore Tameu, connu sous le nom artistique de Taphis : entrepreneur dans le secteur musical au Cameroun depuis 15 ans, Taphis est le fondateur de Nuevo Mundo Africa,une société de management de talents, de production et de distribution, qui a encadré des artistes comme Cysoul qui y a été révélé, et accompagné d’autres comme Tenor dans le management. La naissance du Yamex est partie d’une volonté d’amener ceux qui font des choses réussies à transmettre aux autres, dans un environnement où la plupart des acteurs apprennent sur le tas, faute d’écoles spécialisées : « notre écosystème a besoin de former et d’informer ses acteurs. Ça ne me sert à rien du tout d’être celui qui connaît et maîtrise et être entouré de nombreux jeunes passionnés qui sont butés tous les jours dans des difficultés incroyables faute de maîtrise » a-t-il expliqué à l’ouverture du YAMEX 5.
Ce 15 Mars 2025, la lockosphère de Bruxelles était de sortie. Les fans du chanteur Camerounais ont répondu présents à la W-Hall, du Centre culturel et de Congrès du Woluwe Saint-Pierre dans la capitale de la Belgique. On vous propose une revue en images avec la courtoisie de Smart Pictures Photography.
La soirée a surtout été une vitrine d’exposition du talent Camerounais, à commencer par le Maître de Cérémonie, Thiery Karol, l’animateur et producteur de Canal 2 International désormais installé à BXL. Avant d’annoncer Locko, il a tour à tour introduit les artistes de la première partie. Six au total.
Puis, accompagné des magnifiques danseuses du Ballet de la Diaspora camerounaise, le « muna sawa » est monté sur scène, pour offrir deux heures d’un show fidèlement absorbé sans répit par le public. Surfant entre ses classiques comme Supporter, Let Go, Margo, mais aussi des nouveautés logées sur l’album Purple Love disponible partout depuis le 14 Mars. En bon chanteur de RnB, il a fait monter sur scène quelques fans – femmes, pour accompagner l’interprétation de certains titres.
Il a même été rejoint par Ulrich Takam, l’un des humoristes les plus dynamiques de la nouvelle scène du rire en Afrique francophone.
L’évènement était organisé par SEBAVISION, une structure de management et booking d’artistes, fondée par «Sénateur» Baning, lui aussi installé à Bruxelles depuis deux ans. Il a notamment travaillé avec Dynastie Le Tigre, et plus récemment pour Krys M.
Après la Belgique, Locko compte passer l’été en Amérique du Nord, entre le Canada et les Etats-Unis où il est programmé en première partie de la tournée de GIMS en Amérique.
Le rappeur Kocee est en concert ce 15 mars 2025 à l’esplanade de Canal Olympia Douala-Bessengue, un espace pouvant accueillir environ 10 000 personnes debouts. Un évènement dont la communication est constante depuis décembre 2024. Durant la conférence de presse au Onomo Hotel de Douala en prélude à cette date que le rappeur originaire de Kumba annonce comme un tournant pour « redorer » l’industrie de la musique au Cameroun, il a ouvert son cœur sur pas mal de questions. « Moi j’ai envie de donner quelque chose de différent. Je pense que 2025 est une année de changement et l’industrie de la musique ne doit pas rester en arrière. Je vais donner tout ce que j’ai pour ce concert. Quand je parle avec mes collaborateurs, je leur dis que même si je dois tomber en banqueroute pour cet évènement je le ferai, juste pour m’assurer qu’on puisse donner aux camerounais la qualité d’évènement qu’ils méritent » a affirmé Kocee de son vrai nom Njang Collins, visiblement à la fois stressé et hyper motivé par la pression de l’avant évènement.
Inspirer les générations actuelles et futures
Pour affronter la pression justement, il peut compter sur ses partenaires, à la fois des entreprises commerciales, grandes et petites, mais aussi des partenaires techniques comme Kanao Entertainment qui œuvre dans la logistique évènementielle (scène, écrans, sonorisation, lumières), et Image Nation, l’agence de relations publics chargée d’entretenir une communication saine entre toutes les parties prenantes. Chose à noter justement, toutes les équipes techniques sont locales, pour cet évènement à travers lequel le rappeur souhaite montrer que les camerounais sont excellents quand ils travaillent ensemble.
Pour que la fête soit belle, Kocee a réuni certains des artistes que son chemin croise depuis 10 ans, à l’international et au plan national : le congolais Innoss B arrivé au « continent » plusieurs jours avant, l’ivoirien KS Bloom, le togolais Santrinos Raphael, le béninois Fanicko, les camerounais PhillBill, Coco Argentée, Tzy Panchak, Mr Leo, Tenor, Ulanda, Asaba, et des new acts comme Seppo, Joy Awu ou Alva entre autres. Pour Kocee, au moment d’organiser un évènement aussi important dans sa carrière, il faut associer plusieurs autres artistes, pour que la fête ait une belle ambiance, mais pas seulement. « En invitant quelqu’une comme Joy, ça lui permet de voir comment les choses sont organisées, et en tant qu’artiste ça peut lui servir d’exemple » a expliqué le rappeur, avant de poursuivre : « C’est en travaillant à l’organisation de ce concert que je comprends que nous les artistes on doit respecter les promoteursde spectacles. Les organisateurs, les sponsors, désormais il faut les respecter, franchement. Car avant je ne comprenais pas. Tous ceux qui organisent les évènements, respect à vous. Nous les artistes en général on veut juste venir prendre nos cachets et partir. Sans savoir même ce que traversent ces promoteurs pour faire réussir l’évènement. Il y a des gens – de l’équipe logistique- sur le site depuis quatre jours. Et certains dorment sur place. Juste pour donner quelque chose de beau. Alors si une artiste comme Joy vient au concert et voit que Kocee, un artiste, réussit à faire ce genre de choses, réussit à se faire suivre par tous ces partenaires, ça peut lui donner une inspiration. Pour que demain, elle puisse, peut-être pas démarrer par un Canal Olympia, mais même un espace de 5000 places. Mais au moins elle aura déjà vu comment se passent les choses. Elle aura déjà vu que si lui il peut faire ça, moi aussi je peux le faire. L’idée n’est pas de faire un concert pour gonfler les épaules et montrer que c’est moi qui ai rempli 10 000 places, non. C’est parce qu’il y a toute une génération après toi, qui compte sur toi, qui regarde tout ce que tu fais et prend ça comme exemple pour faire mieux demain ». Pour davantage inspirer les générations d’après, le concert de Kocee est aussi précédé par une masterclass sur certains rouages de l’industrie musicale, comme la production de musique, le mixage, la vidéographie, avec Kocee lui-même, le producteur PhillBill, le réalisateur Chuzih, les nigérians, Deyaso, Bushboy et le célèbre Masterkraft.
La culture, outil de soft power
Pour Kocee également, dans un pays où les A lists sont habitués à ne performer sur de grandes scènes devant 5000 ou 10 000 personnes que lorsqu’il s’agit de première partie de concerts d’artistes internationaux, son évènement de ce 15 mars doit permettre de rappeler que les nouvelles stars camerounaises de la musique ont aussi de la valeur. Mais au-delà de ce besoin de prouver, il y va aussi du nation branding du pays, selon l’auteur de « Stranger». « Vous savez, la culture c’est vraiment ce qui peint un pays en noir ou en blanc. Aujourd’hui on parle de Côte d’Ivoire, du Nigéria » a affirmé l’artiste, l’air envieux. « En décembre, c’est comme si tout le monde voulait fêter au Nigéria. Il se passe des choses. Tu entends que tel a acheté une nouvelle Ferrarri, tel autre a acheté une nouvelle Lamborghini, tel artiste américain est à Lagos. Aujourd’hui quand tu évoques le Nigéria, on ne te parle pas de Jay Jay Okocha. Quand tu vois le Nigéria, vert blanc vert, c’est à travers Davido, Wizkid, Burna Boy et autres. Pour dire que la culture c’est vraiment ce qui fait l’image d’un pays. Alors moi je pense que c’est un secteur où on doit vraiment investir, afin de donner cette envie au monde entier de venir voir ce qu’il y a au Cameroun».
D’autres artistes de la scène urbaine camerounaise ont relevé le défi des grands espaces à Douala et Yaoundé : Maahlox, Tenor, Magasco, Locko au palais des sports de Yaoundé, Stanley Enow à CanalOlympia Bessengué et à La pelouse de Bafoussam, et même Mic Monsta à l’Amusement Park de Kumba. Vanister Enama ambitionne de remplir le palais des sports en juillet 2024, Cysoul est programmé le 12 avril au Palais des congrès de Yaoundé, Maahlox rêve du stade, Franko aussi.
Mention spéciale pour la photo de l’article à The bridge Studio qui nous en accorde la courtoisie, c’est l’agence de production éditrice du média Urban Bridge.