IL SUFFIT DE QUELQUES ILLUSIONS A CYSOUL POUR RETOURNER LA TOILE !
Le chanteur Camerounais a sorti ce 29 Janvier l’EP qui marque sa signature chez Universal Music Africa. Plébiscite total par les internautes sur les réseaux sociaux.
FOUDAETOUNDICyrille n’est pas un petit. Ne vous fiez pas à ses 22 ans même pas encore révolus. Dès le premier projet, le transfuge de Nuevo Mundo Africa a montré de l’ambition, comme un aigle après son Eclosion . Et comme pour remercier ceux qui le suivent de puis lors, Akiba son premier album transpirait de gratitude à l’égard du chaleureux accueil qu’il a reçu en arrivant dans la musique. Un art qu’il s’est promis d’aimer pour l’ Eternité. Le désormais sociétaire d’Universal Music Africa a sorti cette nuit son premier opus sous la major, Illusions, un EP de 7 titres. 7 pièces de merveilles taillées dans la douceur, qui inspirent des centaines de commentaires élogieux sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. Et ce n’est pas une hype passagère. Autant de passion et de gémissements assumés par ses fans habitués et nouveaux, traduisent une chose : Cysoul a produit un travail de qualité. Que tu aies déjà écouté l’EP ou pas, ce texte va t’amener à y prêter une oreille différente.
Musique camerounaise, Romance naïve.
Dans ce projet composé avec Issa Abdoul Rahaman – vous entendrez sa signature « King Elby On The Track » très souvent, Cysoul est plus camerounais que jamais. Son RnB/Soul Afro sert un ADN très camerounais, nourri depuis ses débuts. Tant dans la musique, le chant que dans les textes, entièrement écrits par ce brillant auteur.
Le titre Charlene dont le clip est déjà disponible , s’ouvre sur une belle performance technique, des onomatopées enveloppées dans une vibe rnb des années 80. De l’époque où Lionel Richie les faisait mouiller toutes. Et une fois de plus le chant en Ewondo dans les couplets et le refrain donnent le frisson. Cysoul réussit à donner à cette langue maternelle du Cameroun la poésie que Gaz Mawete et les congolais donnent au Lingala. C’est mon deuxième coup de cœur de l’EP.
Sur le titre Je sais, on nage dans la rivière d’une profonde déclaration d’un amour à la fois sincère et naïve, qui ne peut être exprimé que par un cœur optimiste qui n’a pas encore été transpercé par mille et une déceptions. Il y a un son, comme sorte de distorsion de la basse qui tourne en boucle durant tout le morceau, qui donne le sentiment à l’écoute, qu’on est dans un écrin à destination de l’insouciance. Le piano omniprésent rajoute au message quelques lingots de romance, qui permettront à quelques membres du syndicat de la drague, de décrocher quelques lunes à la Saint Valentin. Retenez votre souffle à 3 : 23. Une surprenante récompense vous attend …
MaRoute mène droit à Nkozoa ou à Nkol’Afamba, au terroir du Makune (un peu) et du Bikutsi (beaucoup plus), dans l’ambiance soft qui guide son style depuis le début de sa carrière. Avec un solo de guitare de Ben Mambou qui mérite au moins un manoir en bordure de mer à Limbe ou Kribi. Attention, cette chanson a la beauté du diable. La beauté de la femme d’autrui, qu’il est interdit de séduire. Car vous risquez de « caler ». Ce n’est donc pas un hasard si je l’ai mis en repeat plus de 5 fois en écrivant ce billet. C’est mon plus gros coup de cœur du projet.
Son A Muto! On retourne dans la romance sawa, avec une spanish guitar qui fait l’amour à un smooth makossa, sous la voix de Cysoul qui pose en Duala pour dire aurevoir à un amour devenu toxique.
Monsieur le timide sonne encore la cloche de l’Essewe qui donne aussi envie de danser le Makune sur le titre Je T’aimais, qui décrit à l’imparfait un amour parfait. Ce genre d’amour qu’on craint de déclarer à l’autre, tellement il est intense. Le genre d’amour qu’on exprime que trop tard.
Le dernier titre de l’album, Issieh est exécuté comme le récit d’un griot de la forêt du sud Cameroun. On ne peut s’empêcher de penser dans le kongossa, qu’il a bu le vin de palme et chassé le gibier la veille avec la légende Donny Elwood, le beau négro dont le swing de guitare et le style narratif se rapprochent de ce qui est offert dans cette magnifique chanson. Excellent hommage d’un chansonnier à un autre. C’est mon quatrième coup de cœur de l’EP.
Mais déjà dès le premier morceau, Mouto, qui est mon troisième coup de cœur de ce mini album, on embarque dans une belle ballade sur fond essewe, entre un français succulent, un ewondo chanté comme dans son Mbalmayo natal, transporté en première classe par une ligne de basse pour laquelle Ben Bossambo mérite un casier de Champagne du pays. Il y a tout de même un grésillement perceptible en fond, tout au long de la chanson. Effet voulu ou erreur technique? Le titre est surtout riche d’expressions qui donnent à l’EP le goût de l’Okokau pays du Camfranglais. « Quand elle cook l’okok elle a l’éducation de base ». On ne peut pas faire plus camerounais. La romance camerounaise trouve là une nouvelle écriture. Toute fraîche. Qui se traduit aussi sur la pochette où Cysoul incarne le jeune urbain casual chic, ancré dans sa culture dont les motifs embellissent son costume plein d’optimisme, près d’un vélo minimaliste qu’il compte emprunter pour un avenir différent. A la lecture des mentions sur le mur derrière lui, on devine que cette belle image n’est que la face cachée d’une vie faite de revers, de trahison, mais aussi de sacrifice pour les valeursde famille, une vie d’amour, de talent, et surtout d’ illusions.
A la lecture de cette article écrit de manière à faire sourire les fans de l’artiste, je vais me presser d’aller passer en écoute continue le Disc Illusions.
Merci Le BonAs
L’année 2025 a un programme de concerts moins vide pour certains des artistes musiciens camerounais vivant au Cameroun. A l’extérieur du pays comme à l’intérieur, des concerts sont organisés pour mettre en lumière le travail de ces stars. Après Salatiel au stade de Molyko à Buea et Tenor au Roumde Adjia Stadium de Garoua en février, Kocee au Canal Olympia Douala et Locko à Bruxelles en mars, Ben Decca à l’Olympia de Paris en avril, Cysoul en avril et Lydol en mai au palais des congrès de Yaoundé, Petit Pays au Palais polyvalent des sports de Yaoundé en mai aussi, Vanister compte réunir ses fans dans ce même Paposy le 12 juillet 2025, sous le thème « Pourquoi pas Toi ? » Mais qui est réellement Vanister, le Camerounais champion de la bonne humeur ?
Vanister Enama, une identité complexe
Vanister Enama, est un artiste camerounais, chanteur, rappeur et slameur, producteur de musique, né le 12 mars 1995 à Sangmélima. Il est très attaché à son authenticité : « Je ne peux pas vivre dans la peau de quelqu’un d’autres car j’ai ma propre vision » revendique – t -il dans featuring « Donne Moi l’Argent » avec le rappeur Kocee. Son vrai nom relève d’une histoire compliquée qu’il a expliquée en partie en 2024, lors d’une émission sur la chaîne camerounaise SUN+ tv : « Je suis Bassa, mais je ne parle pas la langue. Vanister Enama Fidèle, ce n’est pas mon véritable nom. Après le décès de ma mère, on nous a refait les actes de naissance, je crois que c’était en 2003 alors que je suis né en 1995. Mon petit frère, celui qui me suit, qui s’appelle Germain, il s’appelait Ndjock Germain, on a changé son nom, on l’a appelé Mbida. Moi, on m’a appelé Enama Fidèle, parce que mes parents n’étaient plus là. Or le nom qu’ils m’avaient donné à ma naissance c’est Pagbe Jean de La vie »expliquait-il alors à Yolande Bodiong. Pourquoi sa famille a-t-elle changé son identité et celle de son frère ? On ne le sait pas encore.
Vanister, la fugue, la rue et la guitare
Orphelin dès l’âge de 7 ans donc, Vanister Enama a dû quitter l’école et travailler pour survivre. D’après son propre témoignage, la perte de ses parents lui a créé un grand vide, rempli de souffrances : « Je n’ai pas souvent l’habitude de le dire. J’ai été extrêmement mal…traité quand j’étais petit. J’ai été bas…tonné toute une nuit et puis ligoté à une chaise par mes propres oncles. J’ai été souvent frappé à sang […]. Je fuguais beaucoup parce que j’avais peur de la bastonnade. Quand mes oncles nous frappaient, c’était avec la dernière énergie » raconte-t-il en interview. C’est dans la rue qu’il va d’ailleurs apprendre la guitare en autodidacte.
Lauréat du Hip Hop Talent Search
Il va aussi beaucoup lire, car ce qui l’intéresse en musique, au-delà de la vibe, c’est surtout les mots. Il aura d’ailleurs une grande affection pour des paroliers comme Francis Cabrel, Donny Elwood, Lokua Kanza, Ottou Marcelin, ou JB Mpiana.
Il écrit et compose ses premières chansons à partir de 2013, et se porte candidat à tout ce qu’il trouve comme compétitions musicales. Il participe surtout au concours de révélation de talents de musique urbaine Hip Hop Talent Search en 2017, en tant que slameur. Il sortira vainqueur de ce music contest organisé par ACH4LIFE, qui avait déjà révélé des artistes comme le rappeur Mink’s.
Vanister, le roi de l’impro
Au-delà de cette victoire, pour faire connaître sa musique, Vanister va utiliser une arme de son temps : les réseaux sociaux. Fort en impro, il se sert de sa guitare et de son verbe pour créer des chansons très rimées, performances qu’il filme en vidéo et poste sur les réseaux sociaux. La recette marche, et lui construit une communauté digitale, notamment durant la période COVID où la vidéo est très consommée sur la toile. Ses textes abordent des thèmes sociaux, politiques et parfois très personnels. Ses improvisations sont souvent aussi des moments pour célébrer des personnalités, mais aussi son pays. Si son premier single enregistré est une satire sur le manque de pièces de Monnaie sur un fond d’afrotrap, il va mieux capter l’attention du public avec le titre Camerounais et Fier en 2020, sous la direction artistique d’Armand Biyag. Sa mélodie apaisante et son texte patriotique sont salués par beaucoup de camerounais à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La CAN 2021 en début 2022 au Cameroun, apportera un boost supplémentaire à cette démarche.
Vanister l’ambassadeur, fierté de Samuel Eto’o
En 2022, il fait partie des artistes et influenceurs qui se rendent au Qatar pour soutenir les Lions Indomptables, à la 22ème Coupe du Monde de football. Si le Cameroun s’arrête au premier tour malgré un match spectaculaire contre la Serbie et une victoire mémorable contre le Brésil, Vanister tire son épingle du jeu. Ses improvisations sont très appréciées par le public présent à Doha. Il est sollicité par plusieurs médias internationaux comme RFI, Be In Sport ou Equinoxe Television pour des interviews, et par des influenceurs qui le filment et publient son travail. Il devient alors une sorte d’Ambassadeur du pays de Vincent Aboubakar, ou de Samuel Eto’o qu’il rencontre fin 2023. « Je suis très fier de toi, je te suis fidèlement » lui confie le légendaire footballeur et président de la Fécafoot. En même temps qu’il continue à sortir des singles sous le management et la direction artistique du label War Machine, il fait régulièrement des voyages en Afrique, en Europe, aux Antilles, aux Etats-Unis, où il est invité par des camerounais de la diaspora, et aussi des promoteurs issus d’autres pays, pour des prestations lors de soirées privées, des fêtes d’associations ou en club.
Un album de 35 titres et un refus de Richard Bona
Le 05 avril 2024, sous son label VA Music Production, l’artiste sort un projet audacieux : un album de 35 titres, comportant la majorité des morceaux dont il a sortis les clips depuis un an. L’opus 50% a aussi une longue liste de collaborations nationales et internationales, des artistes qui ont croisé sa route depuis ses débuts : Aloch 237, Mulukuku DJ, le groupe Révolution, Richard Amougou, Roger Samnig (X-Maleya), Sandrine Nnanga, Tenor, Dj Gérard Ben.
Il aurait peut-être souhaité avoir également Richard Bona sur cet album. Mais le « Ninja » n’aurait jamais accepté de toute façon. En Mai 2024, en séjour aux Etats-Unis, Vanister avait émis via un post facebook, le vœu de rencontrer le célèbre bassiste et jazzman américain d’origine camerounaise, dont la virtuosité musicale a la même hauteur que son discours critique contre les dirigeants camerounais qui selon lui maintiennent le pays où il a grandi, dans le sous-développement. Le musicien natif de Minta a rappelé à Vanister une improvisation antérieure dans laquelle « Man Akonolinga » lui reprochait d’insulter le Cameroun. Vanister avait estimé dans sa vidéo, que parler mal du Cameroun, c’est comme « renier ta maman, celle qui t’a mise au monde». Richard Bona n’avait clairement pas apprécié. Malgré les excuses de Vanister, il avait maintenu son refus de le rencontrer, supposant que Vanister serait commissionné par ses ennemis de Yaoundé…
Des sentiments en contorsion
Fin 2024, une affaire avait débarqué sur les réseaux sociaux, dans laquelle une internaute connue sous la page « Jolie Poupée Ekang » accusait Vanister de l’avoir escroquée à hauteur d’un peu plus de trois millions de FCFA. Le chanteur avait répondu dans une vidéo que la dame lui faisait du chantage parce qu’il aurait refusé ses avances. Interrogé par l’animateur Klaurel Kegne sur SUN+ TV, il ajoutera que la dame en question aurait « tenté de faire l’amour avec » lui un soir au sortir d’une longue journée de tournage de clip. Il explique aussi qu’elle ne lui a jamais donné autant d’argent, à part une aide de 50 000 xaf qu’elle lui aurait faite. En résumé d’après lui, il n’a a jamais eu de relation intime avec cette. Depuis, Vanister affiche publiquement sa relation amoureuse avec Cindy, une danseuse et contorsionniste que le chanteur publie régulièrement sur ses réseaux sociaux. Ils seront sans aucun doute ensemble pour son concert live, son premier concert grand public, au palais polyvalent des sports de Yaoundé le 12 juillet 2025.
A Paris chaque jour de lundi à vendredi de 16h à 20h, il anime sur Skyrock le show radio le plus écouté dans toute la France par les jeunes qui kiffent le Hip Hop, le rap, les culture urbaines, et les cadeaux. C’est le pitch du 16-20 drivé quotidiennement par M’rik depuis 2019. En juillet 2023, il nous a reçus en pleine production live de l’émission. Entre deux relances, il nous a parlé de sa vision, de son amour pour la radio, du Cameroun où tout a commencé à seulement 8 ans, grâce à Moïse Bangteke. Focus sur M’rik, une vie de radio de Douala à Paris.
Porté par une percutante carrière de rappeur dont l’influence perdure sur plus de deux décennies déjà, et fort de son expérience de music executive en tant que producteur d’artistes et de spectacles à la tête d’Empire Company, et aujourd’hui Directeur du Label & Publishing chez Universal Music Africa, Pit Baccardi est une référence en Afrique Francophone quand il s’agit de développement de l’industrie musicale. Normal s’il est donc le Directeur des Opérations de la toute première édition du SIMA, le salon des industries musicales d’Afrique Francophone, qui arrive les 17 et 18 Novembre 2022 au Sofitel Ivoire Abidjan en Côte d’Ivoire, sous le thème « A l’ère de la digitalisation, quels enjeux pour l’industrie musicale? ». Après Edgar Yonkeu qui nous a partagé les pistes de sujets qui seront abordés à ‘évènement concernant le streaming, Pit Baccardi a répondu aux questions de Bonas Fotio dans Le Bon As Radio sur Sweet FM à Douala concernant le déroulement des deux jours du SIMA, auxquels les participants peuvent s’enregistrer via www.sima-online.net. Bonne écoute !
Patrick
30 janvier 2021 at 3 h 08 min
A la lecture de cette article écrit de manière à faire sourire les fans de l’artiste, je vais me presser d’aller passer en écoute continue le Disc Illusions.
Merci Le BonAs
Bonas
2 février 2021 at 19 h 43 min
Merci Beaucoup d’avoir pris le temps de lire. N’hésitez pas à partager.