Canal + a diffusé samedi 01er Aout l’intégralité du film de la super star américaine Beyoncé, Black Is King que les abonnés de Disney + regardent en boucle depuis quelques jours. Des extraits du long métrage ont été dévoilés à travers le clip du titre Already en feat avec le ghanéen Shatta Wale, publié vendredi sur Youtube. Le même soir, le clip de la chanson Water de Salatiel, Beyoncé et Pharell Williams avait aussi fuité sur Youtube. Black Is King est un  documentaire qui traite le sujet abordé dans le légendaire film Le Roi Lion, mais cette fois-ci dans la réalité des Hommes.

 

 

 Beyoncé, l’une des femmes les plus influentes au monde, a chanté pour la BO du film Disney. Et derrière, dans le prolongement de son deal avec la maison de production, elle avait sorti en Juillet  2019 l’album The Lion King : The Gift, sur lequel elle a invité plusieurs artistes africains qui marquent l’époque actuelle, dont entre autres Yemi Alade, Tiwa Savage, Tekno, Shatta Wale, Wizkid, Burna Boy, mais surtout Salatiel qui fait ainsi rayonner le Cameroun dans le monde. Le 237 était déjà fier de cette collaboration musicale. Le Cameroun peut encore être doublement fier d’avoir une fois de plus une belle exposition grâce à Salatiel à travers Black Is King, le film sur lequel la terre entière a les yeux rivés. Et ça peut se confirmer à travers les milliers de commentaires positifs qui inondent les réseaux sociaux.

Le film de 95 minutes rassemble les clips des chansons de l’album, mais aussi d’autres images qui enrichissent l’histoire, et surtout des textes dits par plusieurs voix comme celle de Salatiel qui avant la chanson Water dans le film, définit la symbolique culturelle de l’eau dans notre culture : Water signifies life, water signifies purity, water signifies hope, and water signifies the ability to the reborn, pour dire que l’eau signifie la vie, l’eau signifie la pureté, l’eau signifie l’espoir, l’eau signifie l’habilité à renaître

  La chanson en elle-même a été rééditée pour les besoins du film, laissant plus de place pour la respiration de la musique, et certainement une opportunité aussi pour la créativité visuelle et les danseurs. Le Cameroun peut davantage être fier de la présence de Salatiel dans le film, d’autant plus que tous les artistes de l’album n’y sont pas présents – Burna Boy par exemple n’apparaît pas au passage de son titre Jara E, Tekno non plus n’y est pas. 

 Au-delà de la déferlante de critiques des qui fustigent la manie de Queen Bey de trop se mettre en avant, ou de se servir de la cause black et afro pour se refaire une santé dans sa carrière, Black Is King est un travail artistique immense. On connaît l’obsession perfectionniste de la machine  Beyoncé pour les œuvres et les projets grandioses, et il n’en est pas moins dans le film, qui célèbre tant la majesté de la chanteuse que la royauté de la culture noire. Dédié à son fils, c’est un conte qui reprend le thème du Roi Lion, en mettant en scène un jeune garçon engagé dans un parcours initiatique.

Au plan esthétique, chaque scène est un tableau artistique qui empreinte à tant de références culturelles de l’Afrique et du peuple noir. Black Is King est c’est une œuvre militante qui s’attaque à beaucoup de stéréotypes sur les noirs qui « cachent leurs couronnes, parce qu’ils vivent dans un monde en répression », de peur de finir comme George Floyd ou Thomas Sankara. « On enseigne aux noirs depuis toujours à ne pas s’aimer, à se détester » déplore le film qui clame haut et fort que le « noir est roi », car « nous étions la beauté avant qu’ils ne connaissent la beauté ». Inutile donc de se décaper la peau pour essayer de plaire par exemple. Black Is King questionne l’identité du Noir en 2020, entre d’un côté la culture occidentale à laquelle il appartient aussi, de part la religion et les us du quotidien, et de l’autre côté le riche héritage légué par nos ancêtres.

Le film montre un nombre important de créations de designers africains, du vêtement aux accessoires, dont les liens business sont actuellement publiés sur le site de la super star.  A ses côtés, à part Burna Boy ou Tekno, il y a pratiquement tous les artistes africains qui sont sur l’album. Mais il y a également des figures comme Naomi Campbell, Blue Ivy la fille aînée du couple Carter, Kelly Rowland, Lupita Nyongo, et surtout Jay Z, qui livre d’ailleurs un texte intéressant sur « l’ombre et la lumière. Le blanc et le noir. La dualité entre le bien et le mal. Ce n’est pas toujours une rivalité, mais plus une conversation entre les deux réalités qu’il faut savoir prendre en compte avant toute décision ». On y voit aussi l’actrice Camerounaise Constance Ejuma, connue pour avoir figuré dans une autre grosse production Disney (Marvel), Black Panther.