La superstar nigériane de l’Afrobeats, Burna Boy, suscite actuellement une vive controverse avec ses commentaires sur la valeur du succès sur les plateformes de streaming au Nigeria. Dans une série de publications sur les réseaux sociaux, notamment via ses stories Instagram, l’artiste primé aux Grammy Awards a conseillé à ses collègues musiciens de ne pas se laisser tromper par les sondages Twitter et le soutien des fans nigérians sur les médias sociaux, arguant que cet engagement en ligne ne se traduit pas nécessairement par des succès concrets tels que des concerts à guichets fermés dans le monde entier.
Burna Boy a ensuite comparé les revenus générés par le streaming au Nigeria avec ceux du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Europe. Selon lui, un million de streams au Nigeria rapportent entre 300 et 400 dollars, tandis que le même nombre de streams dans les marchés occidentaux peut générer entre 3 000 et 4 000 dollars, livres sterling, ou euros. En 2024, les redevances générées par les artistes nigérians sur Spotify ont dépassé 58 milliards de nairas. Mais pour Burna Boy, non seulement c’est insuffisant, mais en plus c’est généré en grande partie par les auditeurs basés en occident. Fort de ces chiffres, il a déclaré qu’être numéro un sur une plateforme de streaming au Nigéria n’était pas quelque chose à célébrer et a encouragé les artistes naija à viser plus haut et à diversifier leurs activités pour assurer une meilleure sécurité financière.
Davy Lessouga, Senior Manager de Believe en Afrique Francophone que nous avons consulté, donne en partie raison à Burna Boy. Il fait valoir que si le succès local est important, il ne garantit pas la viabilité financière à long terme dans l’industrie musicale. « Mettre l’accent sur les marchés internationaux, où les taux de redevance de streaming sont significativement plus élevés, est crucial pour assurer un succès financier substantiel » soutient-il. « Cependant, cette stratégie doit être complémentaire à une solide présence sur le marché local. En effet, c’est souvent la notoriété acquise localement qui propulse un artiste sur la scène internationale, lui permettant ainsi d’accéder à des territoires offrant des taux de redevance plus avantageux » nuance-t-il.
Davy Lessouga pense également qu’ « une forte popularité locale sur les plateformes de streaming, même si les revenus directs y sont modestes, demeure essentielle. Elle sert de levier pour activer d’autres sources de revenus, telles que les concerts en direct et les partenariats de marque. De nombreux artistes africains, bien que ne générant pas des sommes considérables via le streaming, compensent largement par des revenus issus de collaborations avec des marques et des performances live, grâce à leur large audience sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux.»
Les déclarations de Burna Boy ont donc provoqué des réactions mitigées. De nombreux fans nigérians se sont sentis insultés et ont accusé Burna Boy d’ingratitude envers le public qui a contribué à lancer sa carrière. Un peu comme la fois où il avait déclaré que dans l’échelle de grandeur il n’y avait au-dessus de lui que Dieu et Fela Kuti, prétendant ainsi que dans l’ère contemporaine, aucun artiste n’avait pavé le chemin pour lui. Les nigérians ont souligné que le soutien local est crucial pour l’ascension d’un artiste et que dénigrer ce succès pourrait décourager les talents émergents. De façon lucide, le débat soulevé par Burna Boy met en lumière plusieurs réalités importantes de l’industrie musicale nigériane en particulier, et africaine en général.
Disparité des revenus de streaming
Il est indéniable que les revenus générés par le streaming dans les pays africains sont nettement inférieurs à ceux des marchés occidentaux. Cela est dû à divers facteurs, notamment des coûts d’abonnement moins élevés, une pénétration plus faible des services de streaming payants et des différences dans les modèles de monétisation.
Importance du marché local
Malgré les faibles revenus, le marché local reste un tremplin essentiel pour les artistes africains. Le succès national peut créer une fan base solide, générer une notoriété et ouvrir des portes à des opportunités internationales. Il est donc important pour tout artiste africain qui aspire à la grandeur planétaire, de développer une audience mondiale et la diversification ses sources de revenus est une des stratégies clés. Pour Davy Lessouga, il « est également important de noter que les indicateurs de performance sur ces plateformes, bien que générant des revenus directs limités, ont un impact financier qui dépasse le cadre du streaming. Par exemple, Beaucoup d’artistes africains ont généré des millions de vues non monétisés sur YouTube (provenant du marché local), ce qui témoigne de leur popularité croissante et renforce leur attractivité pour des opportunités lucratives au-delà du streaming.»
Les propos de Burna Boy au moins donc déclenché une conversation nécessaire, même si sa sortie peut paraître arrogante, venant du gars de Port Harcourt, dont le succès global a quand même démarré au sein de la communauté nigériane, en Afrique.
L’artiste ivoirien KS Bloom a une fois de plus captivé son public avec la sortie du clip officiel de son titre « Léo Sama« . Dévoilé ce lundi 7 avril 2025, le visuel de ce morceau, extrait de son album « KDO« , offre une perspective introspective et touchante sur la vie, la mort et la foi.
« Léo Sama », dont les paroles avaient déjà suscité de vives réactions lors de sa sortie audio en octobre 2024, rend un hommage poignant à la mémoire de la star ivoirienne du coupé-décalé, le « Beerus Sama » DJ Arafat, décédé tragiquement en août 2019. Beerus Sama est un personnage de Dragon Ball. Il est le Dieu le plus craint de l’univers 7. C’est justement comme ça que DJ Arafat se voyait. Un dangereux qui dans sa fastlife extravagante, se disait couvert par « 100 ans de protection ». À travers des images soignées et une narration visuelle épurée, avec une esthétique et des visages recréés par intelligence artificielle, le rappeur gospel KS Bloom invite à la réflexion sur la nature éphémère de la gloire terrestre et l’importance de se recentrer sur l’essentiel.
Le clip met en scène des séquences alternant des moments de la vie quotidienne à des scènes plus symboliques. On y voit KS Bloom dans des environnements simples, méditant et interprétant le morceau avec une émotion palpable. On le voit partager un verre avec DJ Arafat, qui s’offre aussi un moment avec son éternel rival Debordo Leekunfa, dont l’IA a plutôt bien ressorti les traits. Ces images soulignent la fragilité de l’existence et le caractère transitoire des succès mondains. La réalisation sobre et efficace permet au message profond de la chanson de résonner avec force.
Les paroles de « Léo Sama » reviennent sur le parcours fulgurant de DJ Arafat, sa popularité immense et la soudaineté de sa disparition. KS Bloom utilise cette trajectoire pour illustrer la vanité des choses matérielles et l’importance de la spiritualité. Le refrain, répété avec conviction, rappelle que « la gloire est éphémère, tout ça va nous laisser. N’oublions pas l’essentiel, le plus important c’est Dieu. »
Depuis sa sortie, le clip a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Si certains comme le chanteur gospel Onel Mala, saluent la démarche de KS Bloom et la profondeur de son message, d’autres avaient initialement critiqué l’artiste pour avoir utilisé la figure de DJ Arafat dans un but, selon eux, moralisateur. Comme s’il voulait donner des leçons à la légende décédée, ou à ceux qui auraient son mode de vie. Cependant, le clip semble apporter une nouvelle dimension à la chanson, en mettant l’accent sur le deuil, le souvenir et l’appel à une introspection universelle.
Avec « Léo Sama« , KS Bloom confirme sa capacité à aborder des thèmes spirituels et existentiels avec une sensibilité artistique marquante. Ce nouveau clip est une invitation saisissante à considérer le sens de la vie au-delà des apparences et à se tourner vers ce qui est perçu comme véritablement éternel. Il marque une étape significative dans le parcours de l’artiste, qui continue de toucher les cœurs avec sa musique engagée et sa foi profonde.
L’année 2025 a un programme de concerts moins vide pour certains des artistes musiciens camerounais vivant au Cameroun. A l’extérieur du pays comme à l’intérieur, des concerts sont organisés pour mettre en lumière le travail de ces stars. Après Salatiel au stade de Molyko à Buea et Tenor au Roumde Adjia Stadium de Garoua en février, Kocee au Canal Olympia Douala et Locko à Bruxelles en mars, Ben Decca à l’Olympia de Paris en avril, Cysoul en avril et Lydol en mai au palais des congrès de Yaoundé, Petit Pays au Palais polyvalent des sports de Yaoundé en mai aussi, Vanister compte réunir ses fans dans ce même Paposy le 12 juillet 2025, sous le thème « Pourquoi pas Toi ? » Mais qui est réellement Vanister, le Camerounais champion de la bonne humeur ?
Vanister Enama, une identité complexe
Vanister Enama, est un artiste camerounais, chanteur, rappeur et slameur, producteur de musique, né le 12 mars 1995 à Sangmélima. Il est très attaché à son authenticité : « Je ne peux pas vivre dans la peau de quelqu’un d’autres car j’ai ma propre vision » revendique – t -il dans featuring « Donne Moi l’Argent » avec le rappeur Kocee. Son vrai nom relève d’une histoire compliquée qu’il a expliquée en partie en 2024, lors d’une émission sur la chaîne camerounaise SUN+ tv : « Je suis Bassa, mais je ne parle pas la langue. Vanister Enama Fidèle, ce n’est pas mon véritable nom. Après le décès de ma mère, on nous a refait les actes de naissance, je crois que c’était en 2003 alors que je suis né en 1995. Mon petit frère, celui qui me suit, qui s’appelle Germain, il s’appelait Ndjock Germain, on a changé son nom, on l’a appelé Mbida. Moi, on m’a appelé Enama Fidèle, parce que mes parents n’étaient plus là. Or le nom qu’ils m’avaient donné à ma naissance c’est Pagbe Jean de La vie »expliquait-il alors à Yolande Bodiong. Pourquoi sa famille a-t-elle changé son identité et celle de son frère ? On ne le sait pas encore.
Vanister, la fugue, la rue et la guitare
Orphelin dès l’âge de 7 ans donc, Vanister Enama a dû quitter l’école et travailler pour survivre. D’après son propre témoignage, la perte de ses parents lui a créé un grand vide, rempli de souffrances : « Je n’ai pas souvent l’habitude de le dire. J’ai été extrêmement mal…traité quand j’étais petit. J’ai été bas…tonné toute une nuit et puis ligoté à une chaise par mes propres oncles. J’ai été souvent frappé à sang […]. Je fuguais beaucoup parce que j’avais peur de la bastonnade. Quand mes oncles nous frappaient, c’était avec la dernière énergie » raconte-t-il en interview. C’est dans la rue qu’il va d’ailleurs apprendre la guitare en autodidacte.
Lauréat du Hip Hop Talent Search
Il va aussi beaucoup lire, car ce qui l’intéresse en musique, au-delà de la vibe, c’est surtout les mots. Il aura d’ailleurs une grande affection pour des paroliers comme Francis Cabrel, Donny Elwood, Lokua Kanza, Ottou Marcelin, ou JB Mpiana.
Il écrit et compose ses premières chansons à partir de 2013, et se porte candidat à tout ce qu’il trouve comme compétitions musicales. Il participe surtout au concours de révélation de talents de musique urbaine Hip Hop Talent Search en 2017, en tant que slameur. Il sortira vainqueur de ce music contest organisé par ACH4LIFE, qui avait déjà révélé des artistes comme le rappeur Mink’s.
Vanister, le roi de l’impro
Au-delà de cette victoire, pour faire connaître sa musique, Vanister va utiliser une arme de son temps : les réseaux sociaux. Fort en impro, il se sert de sa guitare et de son verbe pour créer des chansons très rimées, performances qu’il filme en vidéo et poste sur les réseaux sociaux. La recette marche, et lui construit une communauté digitale, notamment durant la période COVID où la vidéo est très consommée sur la toile. Ses textes abordent des thèmes sociaux, politiques et parfois très personnels. Ses improvisations sont souvent aussi des moments pour célébrer des personnalités, mais aussi son pays. Si son premier single enregistré est une satire sur le manque de pièces de Monnaie sur un fond d’afrotrap, il va mieux capter l’attention du public avec le titre Camerounais et Fier en 2020, sous la direction artistique d’Armand Biyag. Sa mélodie apaisante et son texte patriotique sont salués par beaucoup de camerounais à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La CAN 2021 en début 2022 au Cameroun, apportera un boost supplémentaire à cette démarche.
Vanister l’ambassadeur, fierté de Samuel Eto’o
En 2022, il fait partie des artistes et influenceurs qui se rendent au Qatar pour soutenir les Lions Indomptables, à la 22ème Coupe du Monde de football. Si le Cameroun s’arrête au premier tour malgré un match spectaculaire contre la Serbie et une victoire mémorable contre le Brésil, Vanister tire son épingle du jeu. Ses improvisations sont très appréciées par le public présent à Doha. Il est sollicité par plusieurs médias internationaux comme RFI, Be In Sport ou Equinoxe Television pour des interviews, et par des influenceurs qui le filment et publient son travail. Il devient alors une sorte d’Ambassadeur du pays de Vincent Aboubakar, ou de Samuel Eto’o qu’il rencontre fin 2023. « Je suis très fier de toi, je te suis fidèlement » lui confie le légendaire footballeur et président de la Fécafoot. En même temps qu’il continue à sortir des singles sous le management et la direction artistique du label War Machine, il fait régulièrement des voyages en Afrique, en Europe, aux Antilles, aux Etats-Unis, où il est invité par des camerounais de la diaspora, et aussi des promoteurs issus d’autres pays, pour des prestations lors de soirées privées, des fêtes d’associations ou en club.
Un album de 35 titres et un refus de Richard Bona
Le 05 avril 2024, sous son label VA Music Production, l’artiste sort un projet audacieux : un album de 35 titres, comportant la majorité des morceaux dont il a sortis les clips depuis un an. L’opus 50% a aussi une longue liste de collaborations nationales et internationales, des artistes qui ont croisé sa route depuis ses débuts : Aloch 237, Mulukuku DJ, le groupe Révolution, Richard Amougou, Roger Samnig (X-Maleya), Sandrine Nnanga, Tenor, Dj Gérard Ben.
Il aurait peut-être souhaité avoir également Richard Bona sur cet album. Mais le « Ninja » n’aurait jamais accepté de toute façon. En Mai 2024, en séjour aux Etats-Unis, Vanister avait émis via un post facebook, le vœu de rencontrer le célèbre bassiste et jazzman américain d’origine camerounaise, dont la virtuosité musicale a la même hauteur que son discours critique contre les dirigeants camerounais qui selon lui maintiennent le pays où il a grandi, dans le sous-développement. Le musicien natif de Minta a rappelé à Vanister une improvisation antérieure dans laquelle « Man Akonolinga » lui reprochait d’insulter le Cameroun. Vanister avait estimé dans sa vidéo, que parler mal du Cameroun, c’est comme « renier ta maman, celle qui t’a mise au monde». Richard Bona n’avait clairement pas apprécié. Malgré les excuses de Vanister, il avait maintenu son refus de le rencontrer, supposant que Vanister serait commissionné par ses ennemis de Yaoundé…
Des sentiments en contorsion
Fin 2024, une affaire avait débarqué sur les réseaux sociaux, dans laquelle une internaute connue sous la page « Jolie Poupée Ekang » accusait Vanister de l’avoir escroquée à hauteur d’un peu plus de trois millions de FCFA. Le chanteur avait répondu dans une vidéo que la dame lui faisait du chantage parce qu’il aurait refusé ses avances. Interrogé par l’animateur Klaurel Kegne sur SUN+ TV, il ajoutera que la dame en question aurait « tenté de faire l’amour avec » lui un soir au sortir d’une longue journée de tournage de clip. Il explique aussi qu’elle ne lui a jamais donné autant d’argent, à part une aide de 50 000 xaf qu’elle lui aurait faite. En résumé d’après lui, il n’a a jamais eu de relation intime avec cette. Depuis, Vanister affiche publiquement sa relation amoureuse avec Cindy, une danseuse et contorsionniste que le chanteur publie régulièrement sur ses réseaux sociaux. Ils seront sans aucun doute ensemble pour son concert live, son premier concert grand public, au palais polyvalent des sports de Yaoundé le 12 juillet 2025.
Le monde de la musique est en deuil. Amadou Bagayoko, la moitié du célèbre duo malien Amadou et Mariam, est décédé des suites de maladie, à l’âge de 70 ans, le 4 avril 2025 à Bamako, où ce sera plutôt jour de deuil ce dimanche.
Une carrière exceptionnelle
Amadou Bagayoko, guitariste et chanteur talentueux, a formé avec son épouse Mariam Doumbia un duo unique qui a conquis le cœur du public à travers le monde. Leur musique, mélange de blues, de rock et de sonorités africaines, a transcendé les frontières et les genres. Guitariste inouï, il avait le blues du Sahel, la musique du cœur.
La grande douleur de Mariam
Au micro de nos confères de TV5, Mariam a partagé son émotion après la mort de son époux et partenaire de scène : « Depuis qu’on s’est connus, on s’est compris. Même s’il y a des problèmes, on trouve la solution ensemble. On arrive à s’entendre. Si l’un se fâche, l’autre se taît. Même si je suis fâché, il plaisante, il s’excuse. Amadou était vraiment quelqu’un d’aimable. Il m’a aimé, et moi aussi je l’ai aimé. C’est pour ça qu’on est resté longtemps ensemble, jusqu’aujourd’hui« . Ce que le public a toujours aimé en effet dans leur aventure commune, c’est cet amour qu’il avaient l’un pour l’autre. Leur intimité qui était devenue universelle.
Malvoyant à l’âge de 15 ans
Né le 24 octobre 1954 à Bamako, Amadou Bagayoko a perdu la vue à l’âge de 15 ans, des suites d’une cataracte congénitale. C’est en 1975 que sa route a croisé celle de Mariam Doumbia, à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. Ils jouent tous les deux dans l’Eclipse Orchestra de l’Institut. Âgés de 21 ans et 18 ans, ils ont commencé en tant que duo avant de tomber amoureux. Ils se marient en 1980 et mènent leur carrière musicale en même temps. En 1986, ils émigrent à Abidjan, en Côte d’Ivoire, année du début de leur longue ascension vers la notoriété internationale. Les titres issus de cette période sont sortis uniquement sur cassette. Si leur carrière sera tapissée ensuite sur des chansons d’amour, leur parcours abidjanais est faite de chansons engagées, comme le titre Terela Sebe qui lutte contre les préjugées dont souffrent les personnes vivant avec un handicap.
Terela Sebe signifie « l’amulette de la journée » en bambara. Il s’agit d’une amulette qui dans la tradition malienne était placée sur les personnes aveugles, afin qu’elles soient remarquées à distance. Durant cette période ivoirienne, ils rencontrent du monde dans l’industrie musicale, à l’instar de Stevie Wonder. Entre de nombreuses tournées dans divers pays d’Afrique de l’Ouest, ils séjournent à Paris pour la première fois en 1994 à l’occasion d’une session d’enregistrements. Ils retournent en France en 1997, enregistrent un CD, Sou ni tilé qui sort en 1998, se produisent sur scène aux Rencontres trans musicales à Rennes, et commencent à acquérir un succès d’estime en France. Le titre Je pense à toi est un tube sur les radios françaises et se vend à plus de 100 000 exemplaires.
En 1999, ils sortent l’album Tje ni mousso. D’autres tournées les conduisent dans d’autres pays d’Europe, notamment en Allemagne et en Suisse, mais aussi aux États-Unis, par exemple en Louisiane et à Los Angeles. Leur rencontre avec Manu Chao en 2004, marquera un véritable tournant dans leur carrière. L’album Dimanche à Bamako, connaîtra un succès mondial, remportant nombre de prix internationaux, avec notamment le joyeux et festif classique Beaux Dimanches A Bamako. Amadou et Mariam ont depuis inspiré des générations d’artistes. Leur parcours est un exemple de résilience et de passion pour la musique.
Hommages et émotion
La disparition d’Amadou Bagayoko a suscité une vague d’émotion dans le monde entier. De nombreux artistes, personnalités publiques et fans ont rendu hommage à sa mémoire, saluant son talent, sa gentillesse et son influence sur la musique africaine. Le ministre de la Culture malien a exprimé sa profonde tristesse et souligné l’impact du duo sur la scène musicale nationale et internationale.
Un héritage musical inestimable
Amadou Bagayoko laisse derrière lui un héritage musical inestimable. Ses chansons continueront d’inspirer et de rassembler les gens autour de la musique. Son nom restera gravé dans l’histoire de la musique africaine et mondiale.